jeudi 1 novembre 2012

Histoire d'eau

Après une longue trêve estivale de près de trois mois, le conseil municipal de rentrée s'est réuni le jeudi 11 octobre. Il devait se prononcer sur quelques sujets mineurs. Désormais la plupart des dossiers d'envergure sont portés par la communauté de communes. L'assemblée municipale n'est plus décisionnaire sur de nombreux dossiers comme la reconstruction de la salle de l'Union ou les travaux d'aménagement du musée des instruments, pas plus qu'elle ne le fut sur l'arrêt du ramassage des ordures ménagères et le choix d'enterrer des conteneurs en centre-ville.
Rappelons que le Président de la Communauté de Communes du Vallespir n'est autre que le Maire de Céret. Il convient aussi de rappeler que 9 des 25 membres de la Communauté sont des élus cérétans, (plus du tiers des représentants), tous issus des rangs de la majorité municipale par la volonté de Monsieur le Maire — et Président — qui tenait absolument à ce que "la ville de Céret parle d'une seule voix".
Dans ces conditions, l'espace de la controverse démocratique se voit chaque jour plus réduit. C'est pourquoi, chaque fois que l'opportunité nous est offerte, nous faisons entendre notre différence.
Vous trouverez le texte ci-dessous dans le prochain bulletin municipal.
Bientôt cinq ans que nous siégeons au conseil municipal. Cinq ans que nos voix interrogent, amendent ou contestent. Cinq ans que nos propositions sont rejetées régulièrement.
Et l’on s’étonne encore que l’opposition… s’oppose ?
Cinq ans que des dossiers sont présentés en séance plénière sans étude préalable, sans consultation ni débat. À quoi servent les commissions ? Cinq ans que l’on nous demande de prendre des décisions dans l’urgence sur la base de documents sommaires que nous découvrons sur l’instant.
Et l’on s’étonne encore que l’opposition… s’oppose ? En cinq ans, combien de consultations citoyennes ? Combien de plans, de maquettes ont été mis à disposition ? Douze ans que cette majorité impose. Et l’on s’étonne encore que l’opposition… s’oppose ?
Notre dernière divergence sur l’implantation d’une fontaine place Picasso est exemplaire.
Rappel des faits.
  • 3 février, à l’ordre du jour, le vote de demande de subventions pour le réaménagement paysager et l’installation d’une fontaine sous les Arcades, coût total : 300 000 € HT. Seule information : une unique photocopie pour l’ensemble du conseil !
  • 11 octobre, conseil municipal de rentrée, après trois mois d’inactivité. À l’ordre du jour, on découvre un nouveau projet de fontaine place Picasso. On distribue quelques photocopies... Et pour la seule fontaine, un coût de 100 000 € HT. 
Encore un aménagement urbain qui se dessine au coup par coup. Pourquoi une nouvelle fontaine ? Pourquoi sous les Arcades qui ont miraculeusement échappé aux conteneurs enterrés et à un mobilier urbain disparate ? La fontaine historique de la place des Neuf-Jets n’est toujours pas restaurée. Autour de la ville on laisse se perdre le patrimoine des fontaines anciennes. Et l’on s’étonne encore que l’opposition s’oppose.
Pourtant... Le conseil du 11 octobre votait à l’unanimité les subventions pour la rénovation des façades du centre ancien. C’est à notre initiative que l’on doit "l’opération façades". AGiR pour CÉRET est une force de proposition.
Mais qui s’étonne quand l’opposition… propose ?
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L'adjoint aux finances a beau jeu de déclarer : "Cela fait dix ans que nous travaillons avec l'opposition mais vous votez à chaque fois contre  nos propositions par pure idéologie alors que nous devrions oeuvrer pour l'intérêt général. Cette opposition systématique me désole. Cela ne vous grandit pas." (Voir l'Indépendant du 13/10/2012)
Au risque de finir comme des bonsaïs, chaque fois que l'on nous refusera l'accès aux documents de travail, chaque fois qu'un projet nous paraitra incomplet, inadapté ou dispendieux, chaque fois que l'exercice démocratique se verra entravé, nous voterons "contre". Rien ne serait pire que le silence ou la compromission.