dimanche 8 mars 2009

La Retirada, devoir de mémoire ?

Retirada 1939Question diverse posée à monsieur le Maire par Jean-Paul Coste, lors du Conseil municipal du jeudi 5 mars 2009.

Le département des Pyrénées-Orientales vient de commémorer le 70e anniversaire de la Retirada.
Le 26 janvier 1939, lorsque Barcelone tombe aux mains des armées franquistes, la Retirada est, depuis longtemps, déjà engagée. En effet devant l’afflux des premiers réfugiés, le gouvernement français avait dès le 26 janvier décidé de fermer la frontière. Devant l’immense foule qui se pressait au Perthus et devant, il faut bien le dire, l’impossibilité de contrôler toute la frontière, cette mesure était levée le 28 à l’égard des populations civiles, puis le 5 février le passage des troupes désarmées est autorisé.
Alors le flux innombrable des malheureux déracinés allait gagner notre département.
Il est difficile pour nous aujourd’hui d’imaginer ce que fut cet exode de centaines de milliers de personnes, de familles entières, avec vieillards, enfants, arrivant chez nous poussés par la peur, ayant parcouru pour sauver leur vie, à pied, des distances considérables dans le froid de cet hiver 1939 particulièrement rigoureux. Des gens démunis, sans ressources, des paysans avec leur bétail, des pauvres gens qui tentaient de sauver le peu qu’ils avaient.
Céret ne fut pas l’une des villes le plus directement confrontées à un afflux massif comme le furent, par exemple, Le Boulou ou Cerbère. Cependant notre ville a joué le rôle qui devait être le sien.
C’est de la gare de Céret que partit le train emportant à Genève les trésors du musée du Prado que les Républicains voulaient préserver des bombardements franquistes, c’est par Céret que transitèrent les archives des Brigades internationales.
À côté de cela, ce que je retiens, c’est qu’il y eut à Céret, de la part de la population, un mouvement de solidarité remarquable envers les exilés. Solidarité d’initiative individuelle ou collective. La municipalité de l’époque fit servir plus de 6000 repas qui furent distribués à partir de la salle St Roch.
Notre ville a vécu ces moments, elle y a participé. Elle en est une partie, un élément.
Aujourd’hui nombre de nos concitoyens étaient, enfants, parmi les réfugiés d’alors ou sont les descendants de ces réfugiés et ils pourraient, comme vous, siéger autour de cette table.
La Retirada fut la première catastrophe humanitaire d’après la Première Guerre mondiale, directement liée au fascisme et impliquant les États. Elle donnait déjà un aperçu de ce que le fascisme était capable de faire. Elle est indissociable des tragédies qu’il a causé avec la Seconde Guerre mondiale. Elle fait partie de ces événements que l’humanité ne veut plus revoir.
Nous avons à l’égard de la Retirada également un véritable devoir de mémoire.
Ma question est celle-ci :
« Pensez-vous comme moi que nous avons à l’égard de ces événements ce devoir de mémoire et si oui, quelles mesures pensez-vous prendre pour en assurer la pérennité ? »
Jean-Paul COSTE

Monsieur le Maire se lance dans un discours plein de circonvolutions et ne répond pas sur le fond.
Pour information :
le site des FFREEE - Fils et Filles de Républicains Espagnols et Enfants de l'Exode
le site du Museu Memorial de l'Exili - La Jonquera