dimanche 27 décembre 2009

Janus

JanusRelayé par l’Indépendant et prenant prétexte d’une prétendue critique à l’installation d’une patinoire pour les fêtes, le maire de Céret se complait à dire que l’opposition a quelque chose contre l’Union des commerçants.
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
L’opposition n’a rien contre les commerçants. En revanche elle a beaucoup à reprocher à la municipalité :
- d’abord de n’avoir pas d’idées. Cette affirmation que le maire a considéré comme injurieuse -jusqu’à ce que la justice lui donne tort- est parfaitement illustrée par cette affaire de patinoire. Voilà 8 ans que cette municipalité exerce les responsabilités municipales et n’a jamais pris la moindre initiative pour animer la ville lors des fêtes de fin d’année. Cette année, devant cette inertie, l’Union des commerçants a pris des risques. Cette initiative a d’ailleurs conduit Monsieur l’adjoint aux finances à s’exclamer, le 15 octobre, en pleine séance du conseil municipal : "Pour une fois que ces gens ont des idées…" Merci pour les commerçants et merci pour cet aveu.
Une municipalité inventive et entreprenante se serait donnée les moyens d’une telle animation et, puisqu’on parle de patinoire, l’acquisition d’un tel équipement serait aujourd’hui amorti et son accès gratuit pour les enfants de Céret.
- ensuite d’être incapable d’endiguer le désastre économique de la rue St Ferréol, et d’ailleurs de ne rien faire pour cela.
- enfin de jouer un double jeu au détriment de nos commerçants. Le maire de Céret, généreux avec l’Union des commerçants, s’est bien gardé de les consulter sur la proposition qu’il a faite de modification des statuts de la communauté des communes dont il est le président, pour lui donner compétence dans le domaine économique de la manière suivante :
"Les actions participant à la redynamisation des commerces et des services en centre ville et celles encourageant le maintien ou l’installation d’activités commerciales sur l’ensemble du territoire."
Interpelé par l’opposition sur cette proposition dont il est l’auteur, le maire de Céret s’est lancé dans une explication confuse et pitoyable tendant à démontrer que l’installation d’activités commerciales sur l’ensemble du territoire ne concernait que… les commerces du centre-ville !
La réalité est toute autre et n’importe qui voit bien que ce texte vise à permettre la création de zones commerciales là ou il n’y en a pas en les faisant financer par la communauté des communes. Et c’est là ou est le problème ! Chacun comprend que dans un espace économique aussi étroit que celui de la communauté de communes du Vallespir, qui a déjà une zone commerciale à Céret, une autre au Boulou et une moyenne surface à Reynès, créer une autre zone commerciale là ou il n’en existe pas c’est donner un coup de poignard dans le dos aux commerçants de Céret. Et ce d’autant plus que les recettes de la communauté des communes proviennent… de la taxe professionnelle qu’acquittent les commerçants et les artisans, notamment de Céret. Ainsi le maire de Céret, président de la communauté de Communes du Vallespir, a concocté un dispositif dans lequel les commerçants de Céret vont, par la taxe professionnelle qu’ils payent, ou demain par la TVA qu’ils acquitteront, contribuer au financement d’une zone commerciale qui va les concurrencer et les conduire un peu plus à leur perte.
Et les explications embrouillées et pitoyables du Maire ne changeront rien à cette réalité !
De deux choses l’une : ou bien le maire-président de la communauté de communes s’est fait berner par les auteurs de la modification et c’est grave, ou bien il est complice et ça l’est encore plus !
Merci Monsieur le Maire pour les 13 000 € de subvention à la patinoire !
Merci Monsieur le Maire pour la rue St Ferréol !
Merci Monsieur le Maire pour tous ces efforts que vous faites pour aider les commerçants de Céret à se tirer d’affaires !
Si cela continue, les commerçants ne pourront pas se tirer d’affaires et n’auront qu’une solution de survie : se tirer de Céret !
Bien évidemment, l’opposition a refusé d’approuver une telle modification des statuts de la communauté des communes du Vallespir qui a été acquise à l’unanimité des voix de la majorité municipale.
Il y a des jours où on se demande si les conseillers municipaux de la majorité lisent ce qu’on leur demande d’adopter.

L’opposition le fait.

Jean-Paul COSTE