samedi 14 novembre 2009

Un rire de résistance

Le grain de sableVariations sur le vocable "grain"

"Séparer la paille des mots (la forme) et le grain des choses (le fond, la substance)".

C'était déjà une formule du philosophe allemand Leibniz (1646-1716) qui nous invite encore aujourd'hui à faire des gammes sur les expressions contenant le mot "grain"...

Car il faut bien séparer "l'ivraie et le bon grain" comme y invite la Bible qui distingue, de manière plutôt manichéenne, les méchants et les bons, le mal et le bien.

En toute clarté, il n'est pas convenable qu'il y ait "un grain de sable" dans l'engrenage sous peine d'incident fâcheux, et si chacun veut bien y mettre son "grain de sel", cela signifie aussi qu'on s'immisce dans une affaire ou une conversation.

Le comble est atteint lorsqu'on a affaire à quelqu'un qui "en a un grain", dans le sens qu'il a un pet au casque et qu'il est donc un peu fou… Ce qui revient à dire qu'il n'a pas "un grain de bon sens" !

Allez-y voir clair dans cette langue française, si riche et nuancée, qui souligne "un grain de beauté" aux antipodes d'un point noir.

Il faut donc constamment "veiller au grain", ce mélange de pluie, neige et grêle qui menace toute navigation.

"Veiller au grain" : c'est l'expression qu'il conviendra de garder afin que vogue la galère de notre publication à venir.

Roland Bergés


Sources : Le petit Robert et Le Monde du 4 Novembre 2009 sur "un rire de résistance" en la personne de Guy Bedos.

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